Histoire de Royère

Rovaria en 626, Rouyere en 1580, Royère en 1650, Royère de Vassivière en 1968. (Source Zénon Toumieux 1891)

Antiquité :
L'histoire de Royère-de-Vassivière a sans doute débuté à l'époque gallo-romaine, comme en témoignent encore
certains vestiges. Zénon Toumieux mentionne dans son ouvrage "Royère: Jadis et Aujourd'hui" de 1886, des vestiges d'un camp romain.De même, il signale de nombreuses traces de fortifications destinés à surveiller et contrôler les chemins des vallées.

La Baronnie de Peyrat au XIII siècle :
Vers 1260, au moment ou la vicomté d'Aubusson et le Comté de la Marche furent réunis, on en démembra une partie en faveur de Guy de Lusignan frère de Hugues XII. Ce démembrement comprenait un assez vaste territoire avec Nedde et Peyrat dans la vallée supérieure de la Vienne, Bourganeuf et Pontarion sur le Taurion, Royère entre ces deux rivières.
Le nouveau possesseur, tout au moins ses successeurs sous le nom de barons de Peyrat, hommagèrent directement à Alphonse, comte de Poitiers, en sorte que leur domaine, à travers toutes ses vicissitudes, fut désormais considéré comme une enclave du Poitou en plein Limousin. Au moment de la Révolution, cette enclave de Bourganeuf (ou enclave intérieure) mesurait 72,000 hectares de superficie.

XIV et XV siècles :
Pendant cette période, la France et l'Angleterre s'affrontèrent lors de nombreux conflits, entrecoupés de trêves plus ou moins longues. C'est la guerre de Cent Ans qui en fait dura 116 ans (1337 à 1453).
A cette époque, selon Zénon Toumieux, le bourg de Royère était groupé autour de 2 châteaux, l'un qui appartenait au seigneur d'Aubepeyre, l'autre qui, selon toute probalité, était la propriété du Baron de Peyrat.
Le premier château portait le nom de Tour de Royère, en fait il s'agissait d'une maison avec une tour qui disparut au fil des ans.
Le deuxième château, véritable forteresse devait se situer au lieu dit "La Motte".
Ce château a du être détruit pendant la guerre de cent ans. Lorsque les anglais assiègérent et prirent le château de Monteil, ils avaient déjà détruit celui de Peyrat : Royère dépendait depuis 1260 de la baronnie de Peyrat, ils durent lui faire subir le même sort. C'est aussi à cette époque que sévit dans la Marche comme dans toute l'Europe la peste noire, où un tiers de la population européenne est décimée.

Royère et la Révolution française :
Dans les cahiers de doléances de Royère, il est notamment demandé l'égalité par une nouvelle répartition des tailles royales; la noblesse et le clergé doivent aussi être imposés. Tout contribution d'impôts doit être assise sur les biens et non sur les personnes.
La loi du 14 décembre 1789 établit l'uniformité entre les villes et les campagnes, et remis entre les mains d'un Maire, assisté d'un conseil électif, tous les pouvoirs municipaux.
Denis Coutisson de Vincent fut le premier Maire de Royère.
Le département de la Creuse a été créé le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, essentiellement à partir de l'ancienne province de la Marche.

XIX siècle :
Comme dans toutes les communes du département, beaucoup d'hommes partaient tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur...
C'est ainsi qu'ils devinrent bâtisseurs de Cathédrales, en 1624, ils construisirent la digue de La Rochelle, au XIX siècle, ils participèrent à la construction du Paris du baron Haussmann.

Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devint définitive : ainsi la Creuse a perdu la moitié de sa population entre 1850 et 1950. On retrouve dans le livre de Martin Nadaud "Mémoires de Léonard", la description de cet exode qui marqua si fortement les modes de vie.

XX siècle :
Le dialecte limousin était jusqu'au XVIe si�cle la langue officielle de la région.
Le limousin reste la langue orale dominante jusqu'au début du XXe si�cle, époque à partir de laquelle le français prend le dessus.
On trouve encore la trace de l'occitan limousin dans de nombreux patronymes et noms de lieux.
La langue a également laissé sa trace dans les tournures de phrases (limousinismes) des Limousins, ainsi que dans leur accent.

La guerre de 1914-1918 :
Les pertes humaines s'élèvent à 8 millions de morts et 6 millions d'invalides. La France a été le pays le plus touché, proportionnellement : 1,4 million de tués et de disparus, soit 10 % de la population active masculine. Cette saignée s'accompagne d'un déficit des naissances. Pour Royère 141 noms sont inscrits sur Le monument aux morts. Parmi eux, Félix Baudy, né à Royère le 18 septembre 1881, fusillé pour l'Exemple à 34 ans, sa compagnie ayant refusé de repartir à l'assaut. Il a été réhabilité en 1934.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le maquis du Limousin était l'un des plus grands et actifs maquis de France.
Georges Guingouin joua un rôle de premier plan dans la Résistance Française à la tête de ce maquis.
La région a été profondément marquée par les 99 pendus de Tulle et le massacre d'Oradour-sur-Glane en juin 1944 suite au débarquement en Normandie et au passage de la 2e division SS Das Reich.

En 1950, le Lac de Vassivière est créé en amont d'un barrage EDF. Il alimente l'usine hydro-électrique du Mazet.
La première vocation du lac, s'est transformée en un bel atout pour le tourisme Limousin.
C'est en 1968 que Royère, à l'initiative de son Maire le Docteur FERRAND, est devenu Royère de Vassivière.

source : Moulin de Langladure